J'ai failli me faire virer de mon premier job au bout de 5 minutes. Tout ça parce que je n'avais pas les codes. Et pour finir, c'est moi qui suis parti. 1997, j'ai 16 ans. Je peux enfin bosser les soirs et week-ends pour me faire un peu d'argent de poche. Je crée mon premier CV (sur Word probablement). Je le dépose dans un resto qui tourne bien à deux rues de chez moi. 3 jours plus tard, ils appellent chez mes parents (on est en 1997) : "Tu peux venir samedi à 18h ? Moi : "Bien sûr." Le mec au téléphone : "Chemise blanche. Pantalon noir. Le salaire, c'est 180 francs* (belges) de l'heure." *ça fait même pas 5 € Samedi 17h55, j'arrive motivé comme jamais. Le patron commence à m'expliquer le travail de commi de cuisine : "Tu amènes les plats. Tu débarrasses. Retiens les numéros de tables (genre il y en a 130)." Tout se passe bien jusqu'à ce que sa femme arrive. Elle me scrute de haut en bas. Et puis elle crie : "Ah non Roger, c'est pas possible. Regarde. Il porte des baskets blanches ! Je refuse qu'il aille en salle." Elle me regarde et me dit : "Tu retournes chez toi et tu reviens avec des chaussures classiques noires au pied. Sinon, pas la peine de revenir." Là, je me dis que c'est mort parce que je n'ai pas ce genre de chaussures. Elle me laisse appeler mon père (on est en 1997). Je lui explique la situation et 10 minutes plus tard, il débarque avec une paire de chaussures adéquates empruntées à un de mes cousins qui n'habitait pas loin. Les 3 premiers week-ends ont servi à me payer une paire de pompes. Et j'ai bossé là pendant 6 mois. Jusqu'à ce que je les envoie ch***. Les autres commis et serveurs étaient sympas mais les patrons nous traitaient comme de la m****. En plus, ils nous incitaient à boire un verre sur place après le service. On dépensait presque tout ce qu'on venait de gagner. Alors un jour je leur ai dit que j'arrêtais. Et je n'y suis plus jamais retourné. À tous les entrepreneurs : Traitez vos employés avec bienveillance. Faites particulièrement attention à ceux qui débutent. Rappelez-vous quand vous étiez à leur place. Guidez-les.